L'unité Vetyver

Le coma peut survenir à la suite d’une maladie ou d’un accident (de la route, du travail, domestique), d’un accident vasculaire cérébral, d’une anoxie cérébrale ou d’une tentative de suicide. L’évolution de ce coma est variable. La fin de la période de coma est définie par un éveil survenant par intermittence, avec présence de cycles veille/sommeil.
Certain patients, à ce stade, n’évoluent plus ou très peu. En tout cas insuffisamment pour rétablir un contact suffisant. Ils restent alors dans un état dit neuro-végétatif (Etat neuro-Végétatif Chronique ou EVC) ou pauci relationnel (EPR).

La vocation de l’unité VETYVER est de les accueillir et de les prendre en charge avec une équipe pluridisciplinaire, dans un lieu dédié. Ce besoin régional a été identifié par le PRS (Plan Régional de Santé). L’unité VETYVER est constituée de 9 chambres individuelles qui accueillent ses patients sans limitation de temps.
Les conditions d’admission se limitent à l’accueil des patients dont le diagnostic d’état végétatif ou pauci-relationnel est posé.

janine_-Deleflie

 

Présentation du centre

 

Un espace environnement patient adapté

 

Un « espace soignant » pour l’autonomisation des soins

 

Une salle d’eau intégrée permettant l’utilisation de chariot douche

L’admission est un processus qui intègre une évaluation du patient. Le formulaire de renseignement est disponible

En cliquant ici

L’entourage et le médecin référent doivent adhérer à ce projet d’accueil.
Son niveau de soins doit être compatible avec l’unité, mais le patient peut présenter un état de dépendance complète (nutrition entérale, trachéotomie non ventilé, etc…).

Découvrir le centre

Témoignages

Vétyver est une unité « modèle » dont la vocation est d’accueillir et de prendre en charge les patients et leur famille dans les meilleures conditions possibles au sein d’un lieu unique en son genre à La Réunion. Pour y parvenir, nous avons tissé des partenariats au niveau local et national et nous travaillons en filière. Notre équipe pluridisciplinaire peut également compter sur l’appui technique du centre de rééducation fonctionnelle Ylang-Ylang, situé tout à côté.

Docteur David Le Jeune, directeur médical de l’unité Vétyver

L’unité Vétyver est un lieu de soins et de vie réservé à des patients EVC et EPR nécessitant beaucoup d’attention et qui sont pour la plupart dans un état de dépendance complète. Nous leur prodiguons les soins techniques et de nursing pour subvenir à leurs besoins fondamentaux (respirer, s’alimenter, se mobiliser…) et nous prévenons toutes complications liées à leur état de fragilité extrême. Nous développons également une prise en charge différente, en proposant une stimulation sensorielle des cinq sens : salle Snoezelen, Nursing-Touch, atelier odeur, sons et musique.

Docteur Stéphane Burlot, coordonnateur de l’unité Vétyver

On parle d’État Végétatif Chronique (EVC) lorsque la situation dure depuis 1 an après un traumatisme crânien ; ce délai est raccourci à 3 ou 4 mois si l’origine est médicale (anoxie cérébrale). L’État Pauci Relationnel (EPR) se distingue par l’existence de signes traduisant une perception de ce qui se passe dans l’environnement. Si le patient devient capable de communiquer de façon interindividuelle, on considère qu’il n’est plus en EPR. Au sein de l’unité Vétyver, nous retenons le concept « d’état avec une absence de preuve de conscience ».

Docteur Claire Métivier, médecin de l’unité Vétyver
Voir tous les témoignages

FAQ

A quels types de patients est réservée l’unité Vétyver ? Quels sont les objectifs de la prise en charge, les équipements, l’équipe pluridisciplinaire ? Comment les familles sont-elles accueillies et accompagnées ? Toutes les réponses à vos questions sont ici !

A qui s’adresse l’unité Vétyver ?

L’unité Vétyver est réservée aux patients en état d’altération sévère de la conscience depuis plusieurs mois ou plusieurs années, dont les fonctions vitales sont stabilisées et pour lesquels la probabilité de réversibilité est très faible.

Dans quel objectif ?

Le principal objectif de l’unité Vétyver est de construire un projet individualisé centré sur le confort et la dignité à travers des soins médicaux et rééducatifs.

Avec quels équipements ?

L’unité Vétyver compte neufs chambres individuelles toutes équipées de rails de transfert pour permettre une mobilisation facile, d’une salle d’eau, d’un espace pour les soignants et d’un espace pour les familles.

Voir toutes les questions fréquentes

Actualités

Bientôt des groupes de parole au sein de Vétyver

9 septembre 2016

La création de l’unité Vétyver est une avancée majeure pour La Réunion. En l’absence de structures de ce type dans l’île, les familles étaient jusque-là obligées de s’expatrier en métropole.

« Ce déracinement engendre une souffrance supplémentaire et de gros problèmes d’adaptation, explique Catherine Bertrand-Barattelli, cadre de santé au sein de l’unité Vétyver. D’autres familles décidaient de garder leur proche à domicile avec toutes les conséquences terribles que cela comporte en termes de prise en charge, de coût financier et d’épuisement. »

Pour la neuropsychologue Daphnée Schott, présidente de l’association des familles de traumatisés crâniens et cérébro-lésés (AFTC), l’unité Vétyver est en effet une opportunité qui va tout changer. L’association a l’habitude d’accompagner les familles sur le plan administratif et juridique, mais aussi psychologique. Désormais, elle ambitionne d’avoir un espace au sein même de l’unité Vétyver pour porter des groupes de parole et d’échange.

« Nous avons proposé d’intervenir auprès des équipes et des familles pour partager notre regard et notre expérience. Ces familles sont en grande souffrance. Elles ont besoin de dialogue, d’échange, d’accompagnement. C’est à nous d’aller vers elles, car elles sont souvent incapables de le faire. »

En attendant, l’association fait d’ores et déjà le lien avec les familles pour leur parler de cette nouvelle structure. Véritable relais local, elle tente de joindre celles ayant du quitter l’île avec leur proche EVC ou EPR afin de les informer sur l’existence de cette nouvelle unité.

La première unité réunionnaise

22 juillet 2016

Chaque année de nombreuses familles ont la douleur de voir un de leur proche tomber dans le coma à la suite d’une maladie, d’un accident, d’un AVC, d’une anoxie cérébrale ou d’une tentative de suicide. Son évolution est variable.
La fin de la période de coma est définie par un éveil survenant par intermittence, avec présence de cycles veille/sommeil. À ce stade, certains patients n’évoluent plus ou insuffisamment pour rétablir un vrai contact. Ils restent alors dans un état végétatif chronique (EVC).
« Dans les années 1990, nous avons commencé à nous interroger, explique le Dr. François Tasseau, président de France Traumatisme Crânien. Nous savions que l’EVC était l’une des évolutions possibles du coma, mais nous ne savions ni où, ni comment prendre en charge ces patients. Il nous a fallu du temps pour comprendre que sous ce terme, il y avait en fait des états différents : des personnes sans aucune interaction repérable et d’autres chez lesquelles on arrivait à percevoir des réactions appropriées à certaines sollicitations. Cela a conduit à la définition de l’État Pauci-Relationnel (EPR) ; point important pour les proches qui percevaient déjà ces capacités relationnelles minimes. »
Ces réflexions ont conduit à préconiser la création de structures spécifiques. En 2002, une circulaire ministérielle a demandé aux ARH de superviser la création d’unités de proximité. De petite taille (6 à 8 lits), elles sont principalement adossées à des services de soin de suite et de réadaptation. Suite au besoin identifié à La Réunion, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a lancé en 2009 le déploiement des autorisations pour la création de telles unités dans l’île.
« Afin de répondre à l’appel de l’ARS, nous nous sommes entourés des conseils de spécialistes et de professionnels métropolitains œuvrant déjà dans ce secteur, explique Janine Deleflie, présidente de Vétyver. Une fois l’autorisation obtenue, nous avons redoublé d’efforts et d’échanges pour concevoir cette première unité réunionnaise. Nous nous sommes bien sûr appuyés sur nos 20 ans d’expérience au sein du CRF Ylang-Ylang. Mais nous avons aussi veillé à associer tous les acteurs locaux du soin : établissements médico-sociaux, services de réanimation, infirmières, médecins libéraux, MDPH… Tous ont répondu présents et sont unis par un même souhait : construire avec les familles un vrai projet de soins et de vie pour les patients. »
L’unité Vétyver a ouvert ses portes fin 2015 au Port. Une autre devrait voir le jour dans le Sud dans les années à venir.